La réinsertion
L’Association BETHEL aide les jeunes toxicomanes et les alcooliques majeurs à se libérer de la terrible emprise de la drogue et de l’alcool et à se réinsérer dans la vie active.
Pour ce faire, nous proposons un accueil en postcure aux jeunes toxicomanes et alcooliques.
La postcure
Grâce à un cadre de vie organisé et des exercices ergo et art thérapeutiques centrés autour d’activités créatrices, la personne accueillie réapprend à se reconstruire et à retrouver un rythme de vie équilibré.
Un séjour de 3 à 6 mois est conseillé.
Un cadre de vie équilibré
L’association BETHEL accueille ces jeunes toxicomanes ou alcooliques autour d’un projet thérapeutique particulièrement original, offrant un accompagnement spécialisé, un soutien social et éducatif et une activité créatrice qui peut déboucher sur une véritable réinsertion.
Un accompagnement privilégié
Les soins dont ces personnes ont besoin nécessitent évidemment un suivi médical très attentif. En outre, ils impliquent un accompagnement relationnel constant que leur donnent les équipes pluridisciplinaires d’encadrement.
Chaque moment de la vie quotidienne, chaque problème technique à résoudre à l’atelier, sont autant d’occasions de dialogue qu’exploitent les éducateurs. Il importe de remédier au manque de communication et aux carences affectives que les jeunes ont connues, souvent depuis leur petite enfance. Il faut enfin leur redonner confiance en eux ainsi que le sens du respect de soi-même et des autres, celui du partage et du service dans la collectivité. C’est aussi une forme de thérapie.
Un appel au secours
- Les symptômes de l'intoxication
L’héroïne reste la drogue la plus courante mais on constate depuis quelques années une tendance à la poly toxicomanie et une nouvelle forme de dépendance aux médicaments, détournés de leur usage, avec adjonction d’alcool.
A cause de la drogue ou de l’alcool, la santé des personnes qui se présentent à l’association BETHEL est en général gravement altérée. Souvent en plein malaise, elles traversent des phases de grande excitation ou d’abattement et ressentent une vive souffrance et une forte angoisse. Leur personnalité est déstructurée et présente certaines formes d’aliénation. La consommation lourde et régulière de hachisch engendre des effets tout aussi nocifs.
Ces jeunes vivent beaucoup hors du temps et se situent dans un monde artificiel. Ils ont également en partie perdu la notion d’espace ainsi que la conscience de leur corps et sont devenus étrangers aux réalités concrètes du monde. Ils sont durement marqués par des années d’abus de drogue et leur dépendance aux produits et autres substances – au moins sur le plan psychologique – est souvent grande.
Pourtant, dans un sursaut de vie, ils lancent comme un appel au secours, exprimé parfois confusément et manifestent leur désir de s’en sortir.
- Pour rejoindre l’association BETHEL
Il convient d’avoir effectué une cure de sevrage physique ainsi éventuellement qu’un premier accompagnement psychologique et être volontaire. Les relations avec l’équipe d’accompagnement reposent sur la confiance et un contrat moral qui stipule les engagements réciproques. La mise en place d’un cadre structuré ainsi que le sentiment chez le jeune toxicomane qu’il est encore possible que ses engagements puissent être pris au sérieux peuvent lui permettre de lui redonner du respect pour lui-même et le pousser à changer.
Une méthode dynamique
- Un suivi permanent
Cet accompagnement demande beaucoup d’attention ainsi qu’une grande exigence. Des entretiens réguliers ont lieu avec chacun et une grande capacité d’écoute est indispensable pour discerner les signes de sa souffrance. Ces entretiens conduisent souvent à une réflexion élargie sur la vie, les autres, la société, et sur des valeurs morales et spirituelles.
Les entretiens avec les stagiaires sont des entretiens individuels (et respectueux de la confidentialité), en présence de deux éducateurs. Ils durent environ 30 minutes et ont lieu tous les quinze jours à trois semaines ou davantage si nécessaire.
Ces temps d’écoute et de dialogue sont l’occasion pour les jeunes de faire le point sur leur évolution. On y évoque des questions de bien-être, de comportement. L’équipe tente de répondre aux angoisses, d’évaluer la motivation des jeunes, d’une façon constructive et toujours axée sur leur projet de réinsertion. Il s’agit de leur insuffler un certain optimisme sur la vie, tout en les mettant face à leurs responsabilités.
- Une psychologie différente
On ne peut pas dire que notre projet thérapeutique ignore la psychologie. Notre approche socio comportementaliste et ergothérapique fait une large place à l’écoute et à l’introspection, mais ne s’inscrit pas dans le suivi psychologique classique.
Beaucoup de chercheurs considèrent que le processus de sortie de la toxicomanie appelle une diversité des solutions. Le suivi psychologique ou psychanalytique existe, et de nombreuses personnes y ont désormais accès. Certains jeunes avant leur arrivée dans le centre ont suivi ce cursus. Mais nous considérons qu’il est parfois prématuré ou inadapté à certains moments.
Un cheminement personnel tel qu’une analyse nécessite une démarche volontaire, une conscience claire, ou tout simplement une mémoire et un cerveau dans un éveil minimal. Or, les toxicomanes en phase de consommation ou de post-consommation n’ont pas, pour la plupart d’entre eux, une réceptivité suffisante. Nous tentons de redonner aux jeunes un dignité qu’ils ont perdue par la consommation des drogues, et de les insérer dans la vie sociale et professionnelle. Cette étape s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire de long terme où d’autres acteurs, en particulier le psychiatre, le psychologue, le psychanalyste, peuvent jouer un rôle bénéfique pour les toxicomanes qui choisissent librement, à un instant T, de s’adresser à eux afin d’entreprendre un autre cheminement.
- Un soutien social et éducatif
Beaucoup de jeunes toxicomanes n’ont jamais connu la chaleur d’une vie familiale, c’est pourquoi le centre de l’association BETHEL leur offre une ambiance accueillante et conviviale en limitant à une dizaine au plus l’effectif du foyer.Les journées sont rythmées par des horaires précis et une certaine régularité de vie. Chacun prend sa part de responsabilité dans la vie collective.
Des cours sont également proposés : rattrapage scolaire, langues, histoire de l’art et des styles.
Une activité créatrice
L’un des leviers pédagogiques et thérapeutiques les plus puissants utilisés à BETHEL consiste à remplacer la « passion destructrice» de la drogue par une autre passion, celle d’un travail artistique de haut niveau, capable de réconcilier les « stagiaires » avec eux-mêmes et avec la vie.
Deux spécialités leur sont proposées :
– la restauration d’art des meubles anciens
– la tapisserie d’ameublement et la décoration.
- Apprentissage du beau
Dès son arrivée, le nouveau venu prend sa place au sein de l’atelier. On tente ainsi de provoquer chez lui un « choc esthétique » par l’apprentissage du beau. Tout au long de son séjour, il va se restaurer tout en restaurant un objet d’art.
Le contact avec des matériaux nobles comme le bois ou les étoffes a sur lui un effet thérapeutique surprenant : le sentiment de « rendre vie » à un objet « moribond » le régénère et le transforme. Le meuble ancien est, pour lui, l’image de l’art et le reflet de la transcendance, comme le symbole du foyer et de sa chaleur. Il renferme aussi le passé avec ses racines dont les toxicomanes manquent tant.
L’aspect concret de l’objet lui permet de découvrir l’importance de son corps et du réel. Véritable miroir, l’objet « transitionnel » l’aide à retrouver son identité.
- Création, ergo et art thérapie
Pour redonner la précision des gestes, des exercices délicats sont pratiqués avec un rôle psychomoteur indéniable. C’est le cas par exemple de la marqueterie ou de la sculpture par la minutie qu’elles requièrent.
Pour rendre la notion de l’espace et du volume, des travaux de tournage sur bois sont également exécutés. Pour redonner le sens du temps que beaucoup ont en partie perdu, des « devis », qui sont aussi des plans de travail, sont établis.
Le résultat est assez spectaculaire : au fur et à mesure que l’ouvrage entrepris progresse, l’exécutant change et s’épanouit. Sa satisfaction se manifeste devant un travail bien fait mené à son terme.
La thérapie proposée s’inscrit ainsi dans un processus Ergo thérapeutique: coordination des gestes et cohérence motrice, idée d’une éducation, rééducation voire même réadaptation par l’activité et ici en l’occurrence l’activité artisanale. Beaucoup de toxicomane ont souvent besoin de retrouver leur corps, qui plus est sans drogue, car il n’y a plus de dés inhibition.
Cette thérapie fait également appel à la notion d’Art thérapie: une activité pouvant éventuellement déboucher sur un métier valorisant, développement d’une confiance en soi, ainsi que de la créativité. L’art thérapie va envisager le patient dans sa globalité, sur les plans physiques, psychiques et sociaux. Apparaît ainsi l’idée de prendre une activité artistique et de l’utiliser dans le cas présent pour l’aide sociale afin d’aider le patient à gagner en qualité de vie. En outre, les activités ainsi proposées ne sont pas seulement positives au point de vue thérapeutique.
Elles peuvent également constituer pour ceux qui le souhaitent le passage vers une formation professionnelle valorisante pouvant déboucher sur un métier de grande qualité.
Des perspectives de réinsertion
En effet, la thérapie suivie à l’association BETHEL conduit les jeunes accueillis à une renaissance de l’être qui leur permet de se préparer à leur réinsertion (ou à leur insertion) dans la vie sociale et professionnelle. Pendant son séjour, chaque « stagiaire » est incité à élaborer, en fonction de son choix, un projet personnel d’insertion en collaboration avec plusieurs interlocuteurs.
Lorsqu’il quitte l’association BETHEL, le stagiaire qui a suivi l’ensemble de la formation peut s’installer, soit comme salarié, soit à son compte comme artisan avec le soutien de l’Association qui le suit pendant encore un certain temps après son départ.
- En conclusion
Une grande espérance demeure : le retour du toxicomane même « lourd » à une vie normale est possible, mais nécessite souvent un « suivi spécialisé » de plusieurs années.